La venue d’Aston Villa au Parc des Princes mercredi soir, en quarts de finale de la Ligue des champions, sera l’occasion pour Unai Emery de retrouver le PSG, sept ans après son départ. Et de prouver qu’il a définitivement les épaules pour briller dans la plus belle des compétitions.
La mythique remontada du FC Barcelone a déjà huit ans, mais elle est encore dans toutes les têtes. Elle le sera encore plus mercredi soir au Parc des Princes quand Luis Enrique, à l’époque sur le banc du Barça, serrera la main de son compatriote Unai Emery, qui s’était retrouvé du mauvais coté le 8 mars 2017. Les deux hommes ont fait du chemin depuis, et le bourreau du PSG en est désormais le guide. Tandis qu’Emery, lui, continue de prendre du galon en Angleterre.
Sept trophées, un traumatisme
Le tacticien a quitté la capitale en 2018 avec un championnat de France, quatre coupes nationales et deux Trophées des Champions dans la besace. Son mandat a cependant été plombé par deux éliminations en huitièmes de finale de la Ligue des champions, contre le Barça en 2017 et le Real Madrid en 2018. « On a perdu la première fois sur des décisions arbitrales, et la seconde contre le champion en titre et à venir », expliquait-il.
Unai Emery s’en est allé sans rancune, avec l’esprit tranquille. Ce qui est suffisamment rare pour être souligné à Paris. « Au PSG, j’ai fait du bon travail. Il aurait fallu faire du très bon travail », résumait-il. L’Espagnol a laissé l’image d’un coach généreux et bosseur, mais aussi des doutes quant à sa capacité à manager un vestiaire cinq étoiles, lui qui s’était révélé dans des clubs davantage calibrés pour la Ligue Europa. « Mon passage au PSG m’a permis de grandir », assurait-il, satisfait d’avoir aussi « fait un chemin sur le jeu » et permis au club de progresser.
Le crash test d’Arsenal
Unai Emery a vite rebondi en traversant la Manche pour succéder à Arsène Wenger sur le banc d’Arsenal. Un défi de taille, qu’il n’a pas réussi à relever, malgré une épopée jusqu’en finale de la Ligue Europa. Le club londonien a mis fin à son contrat de manière anticipée en novembre 2019, à peine un an et demi après son arrivée à Londres. Les Gunners occupaient alors la huitième place de la Premier League, avec seulement quatre victoires en 13 journées.
Requinqué par une pige réussie à Villarreal, ponctuée par une demi-finale surprise en Ligue des champions, le coach repart au combat à Aston Villa. La mayonnaise prend immédiatement : septième du championnat en 2023, il ramène les Villans en Europe pour la première fois depuis 2011. Encore plus fort en 2023-2024, pour sa première saison complète à Birmingham, son équipe termine quatrième alors que le club n’avait plus fini dans le top 4 de la Premier League depuis 1996. Aston Villa retrouve ainsi la Ligue des champions, et Unai Emery ses lettres de noblesse outre-Manche.
Unai Emery, le prix du mérite
Son équipe continue de performer cette saison. La bande d’Ollie Watkins et Emiliano Martinez a créé la sensation en battant le Bayern (1-0) et en se glissant dans le top 8 de la première phase de la Ligue des champions. Malgré le départ de sa pépite colombienne Jhon Duran cet hiver, Aston Villa a visé juste en relançant Marco Asensio (huit buts en onze apparitions) et Marcus Rashford (trois buts, quatre passes décisives).
Le club est encore une fois dans les clous pour se qualifier pour la Ligue des champions, à deux points du top 4, et n’est plus qu’à deux matchs d’un premier titre majeur depuis 1996 puisque les Villans joueront une demi-finale de Cup contre Crystal Palace le 26 avril. Ils restent d’ailleurs sur sept victoires consécutives avant de défier le PSG mercredi. Comme souvent dans des clubs de cette dimension, Unai Emery met tout le monde d’accord. L’entraîneur espagnol aura l’occasion de prouver à quel point il a fait du chemin en retrouvant le Parc mercredi. Et de prendre une petite revanche sur le destin.