Boudé par Luis Enrique au PSG, Randal Kolo Muani revit sous le maillot de la Juventus. L’attaquant français a déjà conquis tout le monde en Italie, où il pourrait s’installer sur la durée.
Quatrième de Serie A, la Juventus recevra l’Atalanta, troisième, dimanche soir. Un match crucial pour le club de Turin, sous pression dans la course à la qualification en Ligue des champions. Le genre de rendez-vous où les Bianconeri sont censés compter sur Dusan Vlahovic. Sauf que le Serbe a perdu de sa superbe cette saison et n’affiche que deux buts sur ses treize derniers matchs. Heureusement pour la Juve, Randal Kolo Muani est arrivé lors du mercato hivernal. Et le Français, lui, a le vent en poupe.
Un rayon de soleil
Thiago Motta a immédiatement titularisé sa recrue à Naples, le 25 janvier, deux jours après sa signature. Le numéro 20 a tout de suite marqué, d’une belle demi-volée en pivot, même s’il n’a pas pu éviter la défaite (2-1). Il a enchaîné avec des doublés contre Empoli et Côme, ajoutant même à son bilan une passe décisive face à l’Inter, et une autre en Coupe d’Italie. Un renfort, un vrai, et l’un des rares motifs de satisfaction du côté de Turin, où la Vieille Dame montre des signes de fatigue inquiétant.
La Juve est abonnée aux matchs nuls, dans tous les sens du terme (13 scores de parité en 27 journées de championnat). Elle vient aussi de subir deux affronts majeurs en prenant la porte de la Ligue des champions dès les barrages face au PSV, puis en se faisant éliminer de la Coupe d’Italie par Empoli, relégable en Serie A. Au milieu des nuages, Randal Kolo Muani fait figure de rayon de soleil puisqu’il est directement impliqué sur la moitié des buts turinois depuis son arrivée.
Un nouvel élan loin de Paris et de la Ligue 1
En l’espace d’un mois, Randal Kolo Muani a déjà dépassé son temps de jeu de la première partie de saison : il affiche 719 minutes sur le terrain depuis le 25 janvier, contre 453 minutes entre mi-août et mi-janvier au PSG. Thiago Motta lui a donné la confiance dont il avait besoin et RKM ne quitte plus le onze de départ (neuf matchs, huit titularisations). L’ancien attaquant nantais est arrivé avec l’envie d’en découdre, et de démontrer qu’il valait bien mieux que le statut d’indésirable dont il avait hérité au PSG.
Son apport est d’autant plus impressionnant qu’il a débarqué à Turin alors que son dernier match officiel remontait au 6 décembre, Luis Enrique ayant carrément décidé de le mettre au placard et de ne plus le convoquer, y compris en Coupe de France. Il a aussi dû s’adapter très rapidement à un environnement et un championnat qu’il ne connaissait pas. Ce qu’il a fait en un éclair, pour le plus grand bonheur de la Juventus.
Kolo Muani, six mois et (beaucoup) plus si affinités
Libéré loin du PSG, le vice-champion du monde 2022 a retrouvé le sourire et le plaisir. « C’était facile pour moi de choisir la Juventus, confiait-il en janvier. J’ai suivi mon cœur, c’est là que je me sentirais le mieux. Si je dois mourir sur le terrain, je mourrai. C’est ma passion, c’est comme ça que je joue. » Son envie et sa combativité ont immédiatement séduit l’Italie. En vrai team player, RKM a d’ailleurs déclaré qu’il jouerait « là où l’entraîneur décide » sur le terrain. Pas d’ego mal placé, pas de vagues, juste la volonté de s’éclater après six mois compliqués. Kolo Muani est jeune (26 ans), décisif et déterminé alors évidemment, la Juventus compte le garder au-delà du mois de juin, date d’échéance de son prêt.
Selon La Gazzetta dello Sport, le club bianconero souhaiterait proposer un nouveau prêt, avec une option d’achat, pour prolonger l’histoire. La saison 2025-2026 sera déterminante puisqu’elle doit lancer l‘attaquant vers la deuxième Coupe du monde de sa carrière. Hors de question de rater l’avion, alors RKM doit trouver un contexte propice à la performance, où il pourra briller et convaincre Didier Deschamps de l’emmener de l’autre côté de l’Atlantique. La Juventus semble déjà cocher toutes les cases.