Huit buts au cours des huit dernières journées : c’est peu dire que Lucas Stassin est en grande forme sous les couleurs de l’AS Saint-Étienne sur cette fin de saison. L’attaquant belge serait-il le principal motif d’espoir de maintien pour les Verts, qui s’apprêtent à défier Monaco ?
Existe-t-il meilleur moyen pour marquer les esprits et se faire définitivement adopter par ses supporters que de claquer un doublé dans le match le plus chaud de la saison ? La réponse de Lucas Stassin a de grandes chances d’être négative, quelques jours après avoir offert la victoire aux siens pour son premier derby dans un stade Geoffroy-Guichard incandescent. S’il aurait pu (dû ?) être expulsé pour une grosse semelle sur Corentin Tolisso, le jeune attaquant belge a illustré l’engagement total et la fougue des Verts. Un rôle que le tout jeune buteur de 20 ans a parfaitement endossé depuis plusieurs semaines dans le Forez.
Lucas Stassin, homme en feu
Samedi contre Strasbourg, Lucas Stassin a connu son deuxième match sans marquer seulement depuis le début du mois de mars, soit une série de huit buts au cours des huit dernières journées. Au rayon des victimes figurent notamment le PSG, Nice ou Brest. Surtout, les deux doublés du garçon coïncident avec les deux victoires de son AS Saint-Étienne, face à l’Olympique Lyonnais donc, et le concurrent direct Montpellier (une rencontre où l’ASSE menait 2-0 à La Mosson avant qu’elle ne soit arrêtée et donnée gagnée aux Verts, NDLR).
« Quand tu joues au foot et que tu arrives à faire plaisir aux gens de cette manière, ça me rend heureux », souriait-il en zone mixte au terme de cette soirée folle face aux Rhodaniens. Une collection de buts que le garçon espère compléter ce samedi, lors de Saint-Étienne-Monaco. Un choc déjà décisif, alors qu’il ne reste que trois journées de Ligue 1 au promu pour sauver sa peau dans l’élite du football français. Un espoir qui passera forcément par Stassin, qui totalise douze buts et cinq passes décisives depuis son arrivée dans la Loire, lors du dernier jour du mercato de l’été dernier.
Bonne pioche pour Saint-Étienne
Une très belle inspiration de la part du club stéphanois, qui a dû débourser dix millions d’euros pour arracher l’international Espoirs belge au KVC Westerlo. Avant cela, le gamin de Braine-le-Comte s’était vu exfiltrer par Anderlecht après des débuts poussifs au sein de l’équipe Futures (la réserve du club). Principal reproche : le garçon ne ferait pas assez d’efforts sur le pré. « J’ai compris que je devais travailler plus si je voulais devenir un footballeur accompli » confiait-il récemment à L’Equipe preuve supplémentaire de la maturité qu’est en train d’acquérir le n°32 de l’ASSE, un numéro choisi en référence à l’indicatif téléphonique de son pays d’origine.
À la faveur de quelques pépins physiques pour Ibrahim Sissoko ou Irvin Cardona, Lucas Stassin s’est rapidement installé à la pointe de l’attaque verte. Et après quelques mois pour prendre ses marques, montre l’étendue de son incroyable talent. « Il a eu besoin d’un temps d’adaptation en Ligue 1, reconnaissait cette semaine son coéquipier Léo Pétrot en conférence de presse. En ce moment, il est libéré, il a musclé son jeu, il est en pleine confiance. C’est un attaquant de surface, souvent bien placé, c’est un excellent finisseur. Ça reste un joueur intelligent dans les déplacements et la finition. Avec la confiance qu’il a actuellement et notre style de jeu plus offensif, ça lui permet de s’exprimer pleinement. »
Direction les sommets ?
Une dynamique exceptionnelle pour un joueur de son âge qui pose une autre question : est-on en train d’assister à l’éclosion d’un grand talent de son poste ? Les statistiques donnent un premier élément de réponse : Lucas Stassin est le meilleur buteur de 20 ans ou moins au sein des cinq grands championnats en 2025, à égalité avec Désiré Doué, lequel a joué près du double de matchs du côté du PSG (26 contre 15 pour Stassin).
De quoi s’attirer les louanges de son entraîneur Eirik Horneland, débarqué à Saint-Étienne en janvier dernier. « Il fait du très bon boulot, appréciait ces derniers jours le technicien norvégien devant les médias. C’est vraiment une prouesse pour un joueur qui joue dans une équipe de bas de tableau. Notre manière de jouer lui convient, il aime le football, il aime travailler dur pour l’équipe, il aime se procurer des occasions. » Cap désormais sur un alléchant duel d’attaquants en feu entre Stassin et Mika Biereth, dans un Saint-Étienne-Monaco primordial pour deux équipes qui jouent gros en cette fin de saison. Alors, qui c’est le plus fort ?