70 millions d’euros pour permettre à Khvicha Kvaratskhelia de quitter Naples, en tête de la Serie A où la bataille fait rage, pour se retrouver en Ligue 1, avec un leader qui ronronne.
Lâches, les commentateurs français le surnomment déjà « Kvara ». Dommage, on eût tant aimé les entendre prononcer son patronyme complet, Khvicha Kvaratskhelia. Mais que peut espérer l’ailier international géorgien (40 capes) en débarquant à Paris.
En effet, entre décrocher le scudetto avec Naples dans un championnat très disputé, et un titre de Ligue 1 avec un club qui ne connaît aucune opposition sur la scène nationale – 10 titres en 12 ans, et cette saison, 9 points d’avance sur l’OM, 14 sur le Losc – il n’y a, à nos yeux, pas photo. Mais bon, il voulait obtenir un transfert depuis un certain temps… Et samedi, contre Reims, il sera certainement sur la feuille de match, voire déjà titulaire.
Sans doute, le chèque des Qataris a dû aider l’attaquant géorgien à prendre sa décision et Naples à plier. L’obsession des dirigeants du PSG, on le sait, elle est européenne : soulever la coupe aux grandes oreilles. Neymar, Messi et Mbappé n’y sont pas arrivés. Ce serait presque étonnant, avec tout le respect que nous avons pour le jeune joueur géorgien, que cela change, en tout cas cette année.
Une saison sans Europe ?
Mercredi soir, les hommes de Luis Enrique ont remporté le match qu’il ne fallait pas perdre face à Manchester City. Mais cela ne leur garantit pas encore d’atteindre la phase à élimination directe. Et à Stuttgart pour la dernière rencontre de ce championnat tronqué, l’ailier géorgien ne sera pas encore qualifié. Rien ne dit que dans le match à distance auquel se livreront pas moins de 8 équipes pour les six derniers tickets, le PSG ne soit pas l’un des deux dindons de la farce. Son dernier adversaire, Stuttgart, jouera aussi gros.
Et le nouveau système de la Champions League ne renvoie plus les éliminés de la phase de groupe vers l’Europa League. Certes, le Caucasien ne jouait pas la coupe d’Europe avec le Napoli cette année, mais il n’a aucune garantie de la jouer avec le PSG.
L’Espagne lui faisait les yeux doux
Kvaratskhelia risque donc de s’ennuyer dans un championnat où les duels au sommet ne sont pas aussi nombreux qu’en Italie ou en Espagne, pays où de nombreux observateurs le voyaient poursuivre sa carrière. Real, Atlético et Barça étaient déjà à ses pieds.
Il faut dire qu’en 17 matches européens, l’international a prouvé son talent en claquant 2 buts et en délivrant 5 passes décisives. Sans oublier ses états de services sous le maillot national.
Et c’est donc sous les ordres d’un coach espagnol qu’il jouera la suite de sa saison. Luis Enrique, en tout cas, estime que le nouveau venu est sur la même longueur d’onde que lui. « Il est parfaitement adaptable à notre idée de jeu. Il peut jouer en un-contre-un, à l’intérieur et même en neuf. Il est polyvalent, il peut déborder, et il a aussi une grande capacité à défendre, ce qui est essentiel parce que nous avons besoin de défendre à onze et d’attaquer à onze », juge l’Espagnol dans des propos repris dans le Figaro.
« Sa polyvalence fait de lui un extraterrestre »
À bientôt 24 ans (le 12 février), le natif de Tbilissi possède en tout cas une panoplie technique hors du commun. Si sa place favorite est ailier gauche, cet ambidextre peut se muer en meneur de jeu. Formé dans son pays au Dinamo Tbilissi puis au FC Roustavi, il poursuivra en Russie, au Lokomotiv Moscou et au Rubin Kazan avant de rompre son contrat lors de l’invasion russe en Ukraine. Il sera du coup champion de Géorgie avec le FC Batoumi où le SSC Napoli le repère et lui fait signer un contrat longue durée jusqu’à fin 2026.
À la veille du dernier Euro, son père et son manager annoncent qu’il veut quitter Naples. Refus des dirigeants du SSCN. Mais le PSG s’est donc montré convaincant. Et puis, inutile de garder un joueur « contre son goût ». À Paris, où le nouveau n°7 a signé pour 4 ans et demi, il devrait rapidement donner le tournis à ses adversaires.
En tout cas, l’actuel sélectionneur italien Luciano Spalletti, alors entraîneur des Gli Azzuri, avait déclaré à l’arrivée de Kvaratskhelia à Naples : « Il a la capacité extraordinaire de passer et de tirer à droite et à gauche. Sa polyvalence fait de lui un extraterrestre. »