Sixième de Ligue 1 après 29 journées, Strasbourg réalise une saison remarquable. Avant d’affronter Monaco samedi, le club alsacien est idéalement placé pour accrocher une place européenne, et peut même rêver d’une qualification pour la Ligue des champions.
Strasbourg revient de loin. En 2023, le club avait frôlé la descente en passant la moitié de la saison dans la peau d’un relégable et en ne terminant que cinq points au-dessus de la zone rouge. Deux ans sont passés, le Racing a entre-temps été racheté par le consortium BlueCo – malgré les critiques de certains supporters – et se positionne aujourd’hui en candidat redoutable dans la course à l’Europe à l’amorce du sprint final en Ligue 1. La saison des Strasbourgeois est déjà remarquable, mais elle pourrait finir en apothéose puisque le podium n’est qu’à deux points.
Prime à la jeunesse
La réussite de Dilane Bakwa et sa bande porte le sceau de la jeunesse puisque l’effectif strasbourgeois ne compte que deux trentenaires, que l’on ne voit quasiment pas – deux petites apparitions en Ligue 1 pour le défenseur Thomas Delaine (33 ans), trois pour le gardien Karl-Johan Johnsson (35 ans). Contre Nice, en novembre, Liam Rosenior a aligné une équipe d’une moyenne d’âge de 21 ans et 280 jours. Le onze de départ le plus jeune vu en Ligue 1 depuis 75 ans !
Rosenior est lui-même un jeune entraîneur (40 ans), qui n’avait jamais coaché en France avant d’arriver fin juillet en Alsace, à trois semaines du début de la saison. « La jeunesse, le manque d’expérience, ça peut être un handicap, mais ça peut être aussi une force. Je pense que ça peut être une force pour l’équipe et pour la façon dont j’ai envie de jouer », assurait le technicien anglais en août. Les premiers mois ont été délicats et Strasbourg occupait la 14e place du championnat en décembre. La suite lui a néanmoins donné raison.
Strasbourg en pleine bourre
Le Racing a signé onze victoires, quatre nuls et une défaite sur les 16 dernières journées. Un rythme de candidat à la Ligue des champions. Le club a pris quatre points sur six contre l’OM, Lille et Lens. Pouvoir dépenser plus de 50 millions d’euros lors du mercato, forcément, ça aide à bâtir une équipe. Pouvoir se faire prêter des joueurs de Chelsea, autre club de la sphère BlueCo, aussi. Le gardien titulaire, Djorde Petrović, est arrivé en provenance de Londres, tout comme le milieu brésilien Andrey Santos, qui pèse déjà neuf buts en championnat.
Des pépites que Liam Rosenior a le mérite de réussir à associer pour mettre en place un style de jeu offensif et conquérant. Strasbourg est l’une des équipes les plus agressives du championnat en termes de pressing et d’intensité. Un cadre idéal pour que s’expriment des talents comme Dilane Bakwa (4 buts, 9 passes décisves), Diego Moreira (1 but, 6 passes décisives) ou Emanuel Emegha (13 buts en 24 matchs). « Je veux que lorsqu’on regarde mon équipe, on puisse voir qu’elle aime jouer au football. Il ne faut jamais empêcher les joueurs d’être créatifs, c’est la raison pour laquelle des gens paient pour voir du football », expliquait Rosenior à l’AFP.
Monaco, un tournant ?
Le calendrier laisse de quoi espérer : Strasbourg défiera un concurrent direct, Monaco et Mika Biereth, dès samedi, et se coltinera un PSG déjà champion, concentré sur la Ligue des champions, le mois prochain. Le Racing se frottera aussi à Saint-Étienne, Angers et Le Havre, trois équipes qui luttent pour leur maintien.
Strasbourg n’a goûté que deux fois à l’Europe au cours des vingt dernières années : en 2005-2006, quand il avait atteint les huitièmes de finale de la Coupe UEFA, et en 2019, quand l’Eintracht Francfort l’avait stoppé en barrages de la Ligue Europa. Sauf accident, il devrait faire son retour sur la scène européenne en septembre prochain. Et pourquoi pas en terminant la saison sur le podium, ce qui n’est plus arrivé depuis 1978…