Le Stade Rennais a dépensé plus que le PSG, mais pour faire quoi ?
Le Stade Rennais a dépensé plus que le PSG, mais pour faire quoi ?

Le Stade Rennais a dépensé plus que le PSG, mais pour faire quoi ?

Auteur d’un faux départ, le Stade Rennais se retrouve à jouer le maintien en Ligue 1. Pour éviter le désastre et enchaîner une 32e saison consécutive dans l’élite, le club breton a mis le paquet sur le marché des transferts cet hiver en attirant notamment Seko Fofana et Brice Samba.

Il y a encore quelques mois, le Stade Rennais était l’une des valeurs sûres du football français. Cinquième de Ligue 1 en 2018, le club breton a enchaîné en soulevant la Coupe de France en 2019, puis en terminant successivement troisième (2020), sixième (2021) et quatrième (2022, 2023) du championnat. Une équipe sur laquelle il fallait compter, capable de poser des difficultés à n’importe quel adversaire. Les nuages ont cependant commencer à s’amonceler en 2023-2024, et le temps a définitivement viré à l’orage cette saison.

Il faut sauver le soldat Stade Rennais

Julien Stéphan a pris la porte dès le mois de novembre suite à l’humiliation infligée par Auxerre (4-0). Jorge Sampaoli est arrivé en pompier de service, mais le caractère bouillant de l’Argentin n’a pas suffi pour relancer l’électrocardiogramme d’une équipe moribonde, qui a ajouté à la liste de ses affronts une piteuse élimination contre Troyes en Coupe de France. Depuis le 30 janvier, c’est donc Habib Beye qui est à l’œuvre pour sauver ce qui peut encore l’être. Un sacré chantier. Et aux grands maux les grands remèdes, ou plutôt les gros chèques.

Pour sauver les meubles, le Stade Rennais a mis la main au portefeuille. Le mercato estival avait attiré la curiosité avec des recrues venues du championnat norvégien (Albert Grønbæk, Henrik Meister), des divisions anglaises inférieures (Glen Kamara, Jordan James) ou de MLS (Carlos Andrés Gómez). Séduisant sur Football Manager, mais beaucoup moins sur les terrains de Ligue 1. Alors cet hiver, le club a changé de stratégie.

Qui veut dépenser des millions ?

Le Stade Rennais a vite misé sur des joueurs habitués aux joutes hexagonales en rapatriant Seko Fofana, dont la pige en Arabie saoudite ne restera pas dans les annales, et en attirant Brice Samba, l’un des gardiens les plus cotés du championnat. Lilian Brassier, Anthony Rouault et Musa Al-Tamari sont eux aussi arrivés, plus tardivement, avec leur connaissance de la Ligue 1.

Un mercato étoffé par les signatures d’un attaquant confirmé, Kyogo Furuhashi (85 buts sous le maillot du Celtic), et de deux espoirs, Ayanda Sishuba et Kazeem Olaigbe, pour densifier un peu plus son secteur offensif. Montant total des opérations : 74 millions d’euros en ajoutant le prêt payant d’Ismaël Koné. Une fièvre acheteuse qui a fait du Stade Rennais le troisième club le plus dépensier cet hiver, devant le PSG (70 millions).

Un nouveau cycle

Seuls Manchester City, qui a lâché plus de 200 millions pour se redresser, et Al-Nassr, qui a mis 77 millions d’euros sur la pépite John Duran, ont davantage dépensé que le Stade Rennais. Un mercato du même acabit que celui de Lyon un an plus tôt, avec le même objectif d’éviter un gigantesque fiasco. A court terme, cela suffira sans doute pour se donner de l’air par rapport à la zone rouge. Mais à long terme ?

« On travaille dans un cadre parfaitement maîtrisé. L’idée est de faire moins de mouvements à l’intersaison prochaine, de créer une base stable pour engendrer un nouveau cycle », justifiait le président exécutif, Arnaud Pouille, au moment de dresser le bilan de ce mercato frénétique (huit départs, neuf arrivées) en conférence de presse. « Pas de prise de risque du club », ni de « de changements significatifs » au niveau de la masse salariale, a-t-il rassuré.

Le mois de février augure d’un ciel plus dégagé : après avoir battu Strasbourg (1-0), le Stade Rennais a décroché son premier succès de la saison à l’extérieur, à Saint-Étienne (0-2), et vient de s’incliner face à Lille après avoir résisté 80 minutes (0-2). En position de barragistes fin janvier, les Rouge et Noir occupent la 13e place du championnat au terme de la 22e journée, avec cinq points d’avance sur le 16e. Enfin un peu de sérénité, et de raisons d’espérer.

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