Entré dans la sphère Red Bull cet automne, sous l’œil attentif de Jürgen Klopp, le Paris FC voit l’avenir en grand. Longtemps dans l’anonymat, le club parisien est aujourd’hui un candidat assumé à la montée en Ligue 1, où il espère s’installer dans la durée.
Attention, un club parisien peut en cacher un autre. Si le Paris Saint-Germain règne en maître sur l’Hexagone et monopolise logiquement l’attention, le Paris FC fait peu à peu son chemin en Ligue 2. L’équipe entraînée par Stéphane Gilli rêve de sortir de l’ombre, et pourquoi pas de venir titiller le géant rouge et bleu. Ce qui ne relève plus forcément du fantasme depuis que la famille Arnault (52,4%), via sa holding Agache, et Red Bull (10,6%) sont devenus actionnaires du club fin novembre.
Maudits barrages
Encore en National il y a huit ans, le club s’est stabilisé dans le haut de tableau en Ligue 2 ces dernières années. Il n’a plus connu la première division depuis 1979, mais les retrouvailles semblent se rapprocher : le Paris FC s’est classé quatre fois dans le top 5 de la Ligue 2 sur les six dernières saisons. Ses espoirs se sont systématiquement envolés lors des barrages. Les défaites aux tirs au but, contre Lens en 2019 et face à Rodez en 2024, ont laissé des cicatrices. Mais elles ont aussi renforcé la détermination du club à ne plus laisser passer sa chance.
Les Parisiens sont aujourd’hui dans le bon wagon, deuxième du classement, à trois points de la tête. Avec un effectif pas clinquant, mais cohérent. Seul nom « ronflant » dans les rangs, Maxime Lopez. En perte de vitesse, l’ex-milieu de l’OM a choisi de se relancer à Paris l’été dernier, séduit par le projet présenté. Autour de lui, le prometteur Obed Nkambadio, gardien numéro 2 de l’équipe de France vice-championne olympique, l’expérimenté Timothée Kolodziejczak, 188 matchs de Ligue 1 au compteur, ou le baroudeur Jean-Philippe Krasso, troisième meilleur buteur de Ligue 2 en 2022-2023.
Corriger l’anomalie
Pas peu fier de ses nouveaux actionnaires, le président Pierre Ferracci estime qu’avec « l’arrivée d’Agache Sports et de Red Bull, le Paris FC se donne les moyens d’afficher des objectifs ambitieux ». La montée en Ligue 1 d’ici deux ans, pour être clair, et sa stabilisation dans l’élite. Le géant autrichien, déjà propriétaire de quatre clubs (Leipzig, New York, Salzbourg, Bragantino), a saisi l’occasion d’étendre sa toile, même s’il ne sera qu’actionnaire minoritaire à Paris.
De son côté, Antoine Arnault, fils de Bernard Arnault, l’une des plus grandes fortunes du monde, réfléchissait depuis un moment à investir dans le foot. « On voulait construire quelque chose et non pas arriver dans un club qui avait déjà tout gagné, expliquait-il à RMC en novembre. Il y a une anomalie à Paris, on est la seule grande ville en Europe à n’avoir qu’un seul grand club. Je pense qu’il y a la place pour construire deux histoires différentes, peut-être complémentaires. »
Le Paris FC, futur Barça ?
Les ingrédients ne seront pas les mêmes que ceux du PSG. Les millions qui valsent sur le marché des transferts ? Pas au Paris FC. L’investissement ira d’abord dans les infrastructures. Red Bull apportera les conseils experts de Jürgen Klopp, responsable mondial du football du groupe, dont la présence à Charléty a créé l’événement mi-janvier, ou de l’ancien attaquant Mario Gomez, désormais directeur technique. Précieux pour accompagner la stratégie de développement du club en termes d’infrastructures, de recrutement ou d’entraînement.
« Notre ambition est de devenir un des tout premiers centres de formation en France, de ressembler un jour à la Masia à Barcelone, grâce au potentiel exceptionnel du bassin parisien », annonçait Ferracci à l’AFP. Cet ancrage territorial, le Paris FC le cultive aussi via sa billetterie gratuite depuis novembre 2023, ce qui a boosté l’affluence de 40 % et redynamisé Charléty – en attendant de s’installer au stade Jean Bouin, juste à côté du Parc des Princes, la saison prochaine. Une initiative inédite qui a aussi permis d’affirmer sa vision et son identité, et de confirmer une chose : à Paris, il y a aussi le PFC.