Rétrogradé en Ligue 2 par la DNCG le 24 juin dernier, l’Olympique Lyonnais a finalement sauvé sa peau en appel. Au passage, le plus grand club français des années 2000 a changé de direction et semble désormais se diriger vers une violente cure d’austérité.
Ce mercredi 9 juillet avait tout du jour le plus long pour tous les amoureux de l’Olympique Lyonnais, rétrogradé le 24 juin dernier en Ligue 2 par la DNCG. Mais cette fois, ce qui ressemblait à un bien mauvais film a connu une « happy end ». En appel, le gendarme du football tricolore a décidé de finalement maintenir le club rhodanien après deux semaines de remous sans précédents. Entre temps, John Textor a quitté le navire, remplacé à la tête du club par Michele Kang, venue sauver un géant en perdition. Si l’OL, place forte du football européen du début du XXIe siècle, n’est pas encore tiré d’affaire, le pire a été évité. Pour l’instant.
Coup de froid un 24 juin
Encadrement de la masse salariale, rétrogradation à titre conservatoire ou même interdiction de recrutement : autant de termes avec lesquels l’Olympique Lyonnais avait tristement appris à se familiariser ces dernières années. Depuis la vente du club au cours de l’année 2022 et l’arrivée à sa tête de John Textor, chaque passage devant la DNCG était un rendez-vous à haut risque. La surprise n’en n’était donc finalement pas vraiment une le 24 juin dans la soirée, au moment de voir le couperet tomber : cette fois, le club était bel et bien rétrogradé en Ligue 2.
En cause, les difficultés économiques du club et la gestion de Textor, ayant abouti à une dette estimée à 175 millions d’euros. L’Américain s’était pourtant montré très optimiste dans les jours précédents, comme à son habitude. Mais les ventes de ses parts au sein du club anglais de Crystal Palace, ou le départ rapide de Rayan Cherki vers Manchester City contre plus de 40 millions d’euros, n’avaient alors pas suffi.
L’Olympique Lyonnais, pas un Bordeaux bis
Une décision qui a immédiatement provoqué un vent de panique dans le Rhône, mais également à travers tout l’Hexagone. Un autre mastodonte du football hexagonal, champion de France sept fois dans les années 2000 et demi-finaliste de Ligue des champions à peine plus d’une décennie plus tôt allait-il sombrer à son tour ? Car une rétrogradation en Ligue 2 n’aurait rien laissé augurer de bon concernant l’avenir de l’Olympique Lyonnais, faisant planer la menace d’une trajectoire à la Girondins de Bordeaux, incapables de remonter après deux saisons et finalement envoyés ferrailler dans les affres du football amateur, en National 2.
Heureusement pour Lyon, ce scénario n’a finalement pas eu lieu. Le remplacement de John Textor par Michele Kang (qui avait déjà racheté la section féminine du club) et une importante mobilisation autour du club ont permis l’heureux dénouement du 9 juillet. « J’ai été nommée le 30 juin… et nous avons reçu le courrier de la DNCG le même jour ! Il restait sept jours pour tout faire. Oui, ça a été un effort héroïque, un vrai travail d’Hercule », détaillait dans la foulée la femme d’affaire sud-coréenne sur les médias du club. Avant de très vite se pencher sur la suite : « Il y a deux priorités. La première, c’est de rétablir une discipline financière stricte. C’était une des causes majeures de nos difficultés. »
Un football français obligé de se serrer la ceinture
Car oui, à l’image de tous les clubs professionnels de l’Hexagone ou presque, l’Olympique Lyonnais va désormais devoir faire extrêmement attention à son budget et calculer la moindre dépense. Qui plus est dans un contexte où les recettes issues des droits TV vont encore s’amoindrir, malgré le lancement de la chaîne Ligue 1 +, annoncée en grande pompe ces derniers jours. Pire : un club régulièrement cité comme une success story il y a quinze ans se retrouve désormais exemple des déboires économiques de l’écosystème du football national.
« L’ambition reste la même : jouer l’Europe, affirmait pourtant le directeur général délégué Michael Gerlinger, présent aux côtés de Michele Kang. Nous avons présenté un budget un peu réajusté par rapport au 24 juin, en fonction des fonds reçus. Mais il n’y a pas de révolution. » Et ne comptez pas sur lui pour annoncer une saignée dans l’effectif : « Nous avons prévu une baisse de la masse salariale. Mais beaucoup de départs ont déjà eu lieu : Alex (Lacazette), Maxence (Caqueret, vendu à Côme cet hiver, NDLR)… C’est une gestion normale, que nous allons continuer durant ce mercato. » Rendez-vous l’été prochain pour faire les comptes ?