Les Herbiers seront la capitale du cyclisme français cette semaine. La cité vendéenne accueillera les championnats de France du cyclisme et couronnera les nouveaux champions de France, jeudi en contre-la-montre, puis samedi et dimanche sur les courses en ligne Elite. Une belle mise en bouche avant le Tour de France.
Les Herbiers, nous voilà ! Passage obligé avant le Grand Départ du Tour de France à Lille, le 5 juillet, les Championnats de France du cyclisme se tiennent cette semaine en Vendée (26-29 juin). Au bout d’un contre-la-montre de 35 km, identique pour les hommes et les femmes, les successeurs de Bruno Armirail, double tenant du titre, et Audrey Cordon-Ragot, désormais retraitée, seront connus dès jeudi. Avant le bouquet final ce week-end avec les courses en ligne, taillées pour les plus costauds.
Un championnat de France du cyclisme pour puncheurs
Le Mont des Alouettes (2,2 km à 4,7%) sera le juge de paix de ces courses en ligne. Il sera gravi à sept reprises par les femmes samedi et 14 fois par les hommes, qui se coltineront 231 km et 3 080 m de dénivelé positif, dimanche. Rien d’insurmontable, mais le parcours est « plus difficile qu’il n’y paraît », prévient le sélectionneur de l’équipe de France Thomas Voeckler, fin connaisseur de la région.
Il suffit de regarder dans le rétroviseur pour imaginer les dégâts que peut faire le Mont des Alouettes, et le profil des coureurs susceptibles de s’illustrer. En 2011, les organisateurs ont jugé l’arrivée de la première étape du Tour de France au sommet du Mont des Alouettes. Fabian Cancellara était passé à l’attaque dans le dernier kilomètre mais Philippe Gilbert, au sommet de son art, avait fait parler son punch pour s’imposer en solitaire, devant Cadel Evans et Thor Hushovd. Que des cadors.
Un match entre Groupama-FDJ et Decathlon-AG2R ?
Romain Grégoire se dégage comme un favori naturel. Son punch lui a déjà permis de jouer avec les meilleurs sur l’Amstel Gold Race (7e) et la Flèche wallonne (7e), et de s’imposer sur la première étape du Tour de Suisse le 15 juin. Dans la même équipe Groupama-FDJ, Valentin Madouas, sacré en 2023 à Cassel, aura lui aussi une belle carte à jouer. Le match avec Decathlon-AG2R, l’écurie française qui a le plus gagné cette année (14 bouquets), s’annonce brûlant.
Titrée avec Paul Lapeira l’an dernier, la formation iséroise se présentera derrière le puncheur Benoît Cosnefroy, récent vainqueur du GP du Morbihan, et le jeune prodige Paul Seixas (18 ans), huitième du dernier Dauphiné. Bruno Armirail peut aussi jouer un rôle précieux dans une course souvent très mouvementée et difficile à contrôler. Vainqueur du classement de la montagne du Dauphiné, le double champion de France du chrono encaisse les efforts sans broncher et affronte sans crainte les parcours les plus exigeants. Il peut clairement profiter de la surveillance mutuelle entre les favoris pour tirer son épingle du jeu.
Vauquelin, Alaphilippe… quelles ambitions aux Championnats de France du cyclisme ?
Auteur d’un début de saison canon, Kévin Vauquelin (Arkea-B&B Hôtels) aura une grosse pancarte dans le dos. Le Normand, vainqueur d’étape sur le Tour 2024, était le premier des « terriens » sur la Flèche wallonne – 2e derrière Tadej Pogacar – et sort d’un Tour de Suisse prometteur – 2e du général. Un vrai client, autant sur le chrono que sur la course en ligne. Et il sera largement entouré… pas comme Julian Alaphilippe. Le coureur de l’équipe Tudor n’aura qu’un seul coéquipier, Mathys Rondel. Une configuration qu’il connaît, et qui ne l’avait pas empêché de s’emparer du bronze en 2018 et en 2020.
Il court toujours derrière un résultat majeur en 2025 mais sa prestation sur l’Amstel, où il avait attaqué et accompagné Pogacar pendant quelques kilomètres, et son top 5 au général du Tour de Suisse, permettent d’envisager un bel été. Louis Barré (Intermarché-Wanty) sera un autre nom à surveiller du côté des hommes isolés – et des grosses cotes. Les amateurs de paris sportifs les plus joueurs pourront aussi regarder vers Cofidis : l’équipe nordiste n’a jamais décroché le maillot bleu-blanc-rouge tant convoité… sauf chez les femmes, où Victoire Berteau avait fait le job en 2023.
