Classement UCI : Faut-il s’inquiéter pour la France, absente du top 40 ?
Classement UCI : Faut-il s’inquiéter pour la France, absente du top 40 ?

Classement UCI : Faut-il s’inquiéter pour la France, absente du top 40 ?

Le premier Grand Tour de la saison vient de démarrer et le constat est sans appel : la France est à la traîne au classement UCI, sans aucun coureur dans le top 40 individuel. C’est grave docteur ?

La lecture du classement UCI est implacable. Dix-sept nations sont représentées dans le top 40 du ranking individuel masculin à l’heure actuelle. Mais pas la France. Il faut descendre à la 42e position pour trouver trace d’un drapeau bleu-blanc-rouge, à côté du nom de Romain Grégoire. Une anomalie pour une nation qui, depuis 2020, a décroché trois médailles aux Championnats du monde, quatre aux Championnats d’Europe et deux aux Jeux olympiques.

La Belgique et la Slovénie déjà loin devant

Derrière Romain Grégoire, Julian Alaphilippe est 50e, Lenny Martinez 52e et Emilien Jeannière 56e. Dans l’ombre des monstres que sont Tadej Pogacar, Mathieu van der Poel et Remco Evenepoel, la France peine à tirer son épingle du jeu sur les courses les plus compétitives. Ils ne sont que deux à avoir levé les bras au niveau World Tour depuis le début de l’année : Lenny Martinez, vainqueur d’étape sur Paris-Nice et sur le Tour de Romandie, ainsi que Bryan Coquard, qui s’est imposé en janvier sur le Tour Down Under.

Le classement des nations reflète cette période de vaches maigres : la France est huitième au classement publié le 13 mai avec un total de 10 683,71 points. Loin, très loin de la Belgique et de la Slovénie, qui dominent les débats avec deux fois plus de points. Les Bleus regardent devant, en espérant combler le faible écart qui les sépare des Pays-Bas, mais aussi derrière, puisque la Grande-Bretagne (10 599,86 points), les États-Unis (9 572,49 points) et la Suisse (9 119,6) sont en embuscade.

La menace des quotas

Le classement UCI a son importance dans l’attribution des quotas pour les grands championnats. La France avait déjà eu très chaud lors des derniers Jeux olympiques puisqu’elle avait récupéré in extremis la cinquième place, permettant à Thomas Voeckler d’aligner quatre coureurs plutôt que trois sur la course en ligne. Avec la réussite que l’on connaît puisque Valentin Madouas et Christophe Laporte étaient montés sur le podium.

Il n’y a pas le feu, mais la France n’est pas en position idéale : seules les dix premières nations du classement à la date du 19 août pourront aligner huit coureurs lors des Championnats du monde. Une sortie du top 10 obligerait Thomas Voeckler à ne sélectionner que six hommes pour courir au Rwanda. Un sacré handicap et, surtout, la menace d’un énorme déclassement pour l’une de nations historiques du cyclisme.

Un classement UCI en trompe-l’œil

Comment en est-on arrivé là ? La France est en pleine transition générationnelle avec la retraite prochaine de Romain Bardet et le déclin de tauliers comme Arnaud Démare et Julian Alaphilippe. Les pépins physiques de Christophe Laporte, qui n’a toujours pas accroché le moindre dossard cette année, et de Benoît Cosnefroy n’aident pas, de même que la concurrence toujours plus féroce au sein du peloton. Néanmoins, la lumière brille au bout du tunnel.

La France est le pays le plus représenté dans le top 100 avec 16 coureurs, contre 13 pour le voisin belge. Parmi eux, cinq ont moins de 25 ans : Romain Grégoire (22 ans), Kévin Vauquelin (24 ans), Lenny Martinez (21 ans), Alex Baudin (23 ans) et Paul Magnier (21 ans). Autant que la Belgique, et plus que l’Espagne et la Grande-Bretagne (trois coureurs chacun). D’autres pépites pointent déjà le bout de leur nez, à l’image de Paul Seixas (18 ans), qui sort d’un podium sur Paris-Camembert (2e) et de belles places d’honneur sur le Tour des Alpes. De bon augure pour la suite. Le calendrier des prochains mois sera aussi plus adapté aux Bleus avec davantage de courses par étapes, où une variété de profils pourra s’exprimer. Tout n’est pas rose, mais les raisons d’espérer existent, et elles sont multiples.

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