Tour de France 2025 : Quand reverra-t-on un Français avec le maillot jaune à Paris ?
Tour de France 2025 : Quand reverra-t-on un Français avec le maillot jaune à Paris ?

Tour de France 2025 : Quand reverra-t-on un Français avec le maillot jaune à Paris ?

Il faut remonter jusqu’en 1985 pour voir un Français gagner le Tour de France. La question se pose chaque année, comme un marronnier, mais cette fois, de bonnes raisons d’espérer se profilent à l’horizon… même si ce ne sera pas pour cet été.

Il y a 40 ans, Bernard Hinault remportait le Tour de France et enfonçait le clou de la domination écrasante des coureurs français : entre 1975 et 1985, les locaux ont remporté neuf éditions de la Grande Boucle. Difficile de croire qu’une traversée du désert de quatre décennies allait suivre, et pourtant… La France continue de chercher désespérément celui qui succédera au Blaireau. Spoiler : ce ne sera pas en 2025 que l’interminable attente risque de prendre fin.

L’héritage de la génération Pinot / Bardet dans le Tour de France

Quelques-uns ont quand même touché ce rêve du doigt. En 2017, Romain Bardet avait entamé la dernière semaine à 23 secondes du maillot jaune, Christopher Froome, avant de prendre la troisième place du classement final. En 2019, Thibaut Pinot avait abandonné lors de la 19e étape alors qu’il n’était qu’à 20 secondes du futur vainqueur, Egan Bernal. Cet été-là, Julian Alaphilippe était encore en jaune à deux jours de l’arrivée à Paris, mais avait craqué dans la dernière ligne droite.

Depuis, Pinot et Bardet ont raccroché, tandis que Tadej Pogacar, Jonas Vingegaard ou encore Remco Evenepoel ont émergé, réduisant considérablement les espoirs français. David Gaudu a laissé croire qu’il pouvait se mêler à la lutte avec sa quatrième place en 2022 et son podium sur Paris-Nice en 2023. Le Breton a cependant piqué du nez et, s’il n’a encore que 28 ans, sa perte de vitesse incite plutôt à regarder vers d’autres coureurs, plus jeunes.

Lenny Martinez, l’ambition affirmée

Lenny Martinez (21 ans) prendra le départ de son deuxième Tour de France samedi, à Lille. Le grimpeur de la Bahrain-Victorious s’est montré un redoutable chasseur d’étapes : il a levé les bras sur Paris-Nice en mars, sur le Tour de Romandie en mai et sur le Dauphiné en juin. En Suisse, il a bien failli devenir le premier Français à gagner une course par étapes WorldTour depuis Christophe Moreau en 2007. Son maillot jaune, il ne l’a perdu que lors de l’ultime contre-la-montre, au profit de Joao Almeida.

Jamais encore il n’a joué le général sur trois semaines, mais ses qualités de grimpeur lui ouvrent forcément l’appétit. Il l’a déjà annoncé : « Je veux gagner le Tour. » Quittant son cocon de la Groupama-FDJ sans hésiter, il estimait que ses chances de performer seraient supérieures ailleurs. Le Tour 2025 arrive un peu tôt, mais il pourra y engranger une expérience précieuse pour les années futures. L’espoir est permis, assurément, s’il continue sa progression…

Paul Seixas, l’espoir de tout un peuple

Ces dernières semaines, le public apprend à connaître un autre gamin, âgé de seulement 18 ans, déjà annoncé comme le successeur potentiel de Bernard Hinault : Paul Seixas. Le Lyonnais a marqué son territoire chez les Juniors (champion du monde du contre-la-montre et vainqueur de Liège-Bastogne-Liège en 2024). Le néo-pro de Décathlon AG2R La Mondiale a confirmé cette année avec trois top 3 sur le Tour des Alpes, mais surtout une 8e place au général du Dauphiné.

Il dispose d’une carte maîtresse dans sa manche par rapport à ses prédécesseurs : en plus de bien grimper, il est à l’aise en chrono – 3e place au Championnat de France jeudi dernier. Un exercice qui a souvent coûté cher aux Français rêvant du maillot jaune. Seixas est indéniablement un talent générationnel, dont le profil complet ouvre tous les champs des possibles. Aussi prometteur soit-il, on ne le verra pas sur le Tour, ni sur la Vuelta. « Je suis trop jeune. C’est ma première année professionnelle et je me développe encore », expliquait-il après le Dauphiné. Pas question de se brûler les ailes en voulant aller plus vite que la musique. Voilà peut-être la meilleure raison d’y croire pour le cyclisme français : un coureur qui réunit toutes les qualités requises, et qui garde les idées claires, malgré le chant envoûtant des sirènes estivales.

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