Si le Tour des Flandres a été intéressant, Paris-Roubaix 2025 devrait être du même acabit. Cette année, l’Enfer du Nord prend une autre dimension avec la première participation de Tadej Pogacar. De par sa classe et sa domination sur la concurrence, le Slovène aura une étiquette de favori. Avec Mathieu Van der Poel, il aura de nouveau un adversaire à sa mesure. De plus, le résuccité Wout van Aert et l’infatigable Mads Pedersen seront également de la partie. Un autre outsider, à la Stuart O’Grady ou Johan Vansummeren, peut-il surprendre son monde ? Bwin News préface cette bataille de titans sur les pavés.
Le parcours de Paris-Roubaix 2025 : subtil mais décisif
Le tracé de Paris-Roubaix 2025 présente quelques ajustements subtils par rapport aux éditions précédentes. Cette année, trente secteurs pavés figurent au programme, soit un de plus qu’en 2024. Plusieurs nouvelles portions s’invitent en début de course, dont le retour du secteur de Saint-Python,
réintégré après une année d’absence. Depuis Compiègne, les coureurs s’élanceront pour 259,2 kilomètres. La première portion du parcours se déroule exclusivement sur route asphaltée. Ce n’est qu’après 95,8 kilomètres que les vélos seront sécoués, avec le secteur classé trois étoiles entre Troisvilles et Inchy. Le tronçon de Quiévy à Saint-Python, fort de ses quatre étoiles, constituera à coup sûr un moment clé dans la dynamique de la course.
La phase initiale a été corsée par un détour du côté de Quérénaing, où apparaissent deux nouvelles sections pavées situées à Artres. Bien que peu redoutables en elles-mêmes, leur enchaînement avec trois secteurs supplémentaires promet une séquence intense de cinq tronçons successifs, idéale
pour étirer le peloton avant l’incontournable Trouée d’Arenberg, premier secteur cinq étoiles du jour.
Arenberg et au-delà : les clés de Paris-Roubaix 2025
Pour garantir une meilleure sécurité dans Paris-Roubaix 2025, l’approche de la forêt a été retravaillée. L’an passé, une chicane avait été mise en place pour modérer la vitesse d’entrée. Cette année, les coureurs contourneront le site minier d’Arenberg, affrontant quatre virages à angle droit dans le dernier kilomètre avant d’entrer dans la célèbre allée pavée. Une modification jugée plus fluide par l’organisation. C’est à cet instant que la course devrait véritablement se décanter.
Dix-huit secteurs resteront à franchir, dont deux classés cinq étoiles : Mons-en-Pévèle, situé à 50 kilomètres de l’arrivée, et le redouté Carrefour de l’Arbre, à 17 kilomètres du vélodrome. Si ces secteurs sont particulièrement sélectifs, c’est souvent l’accumulation des pavés qui finit par faire la
plus grande différence.
Après le Carrefour de l’Arbre, les principales difficultés sont théoriquement derrière. Il restera toutefois les secteurs de Gruson, Hem et Roubaix avant d’atteindre le Vélodrome André-Pétrieux, pour y entendre le son emblématique de la cloche, synonyme de dernier tour sous les bruits d’une foule en délire.

Favoris : Pogacar face aux spécialistes de Paris-Roubaix 2025
Avec la victoire au Tour des Flandres en poche, Tadej Pogacar débarque à Paris-Roubaix avec une confiance au zénith. L’ogre slovène fait ses débuts sur les pavés de l’Enfer du Nord. Cela faisait 34 ans qu’un tenant du titre du Tour de France n’avait plus osé le défi. S’il a la classe suffisante pour briller partout, reste à savoir s’il aura la puissance brute suffisante pour faire exploser la concurrence sur les pavés. Son gabarit de 66 kilos ne correspond pas au profil typique du lauréat de l’Enfer du Nord. Selon l’ancien coureur, Sep Vanmarcke, « Pogacar ne lâchera jamais Van der Poel sur les pavés. Ce n’est pas une course de watts par kilo, mais de puissance absolue. Et là, d’autres sont meilleurs. » L’absence de dénivelé positif compliquera la tâche du Champion du Monde qui devra (sans doute encore plus) s’employer, comme au Tour des Flandres, pour s’imposer. De plus, son manque d’expérience de l’Enfer du Nord ne l’aidera pas, même s’il pourra compter sur l’aide précieuse de Florian Vermeersch, Nils Politt et Tim Wellens, qui seront 100% à son service.
Le double tenant du titre Mathieu Van der Poel, Wout van Aert et Mads Pedersen connaissent les pièges de cette course sur le bout des doigts. Le Néerlandais d’Alpecin-Deceuninck pourra toujours se targuer d’avoir dans son équipe, Jasper Philipsen, l’homme que personne ne veut amener sur le vélodrome. Lidl-Trek aura également un solide plan B avec Jasper Stuyven, voire un plan C Jonathan Milan.
Des outsiders prêts à tout
Tadej Pogacar devra également se méfier d’autres outsiders. Ainsi, Filippo Ganna (INEOS) pourrait bien briller : son gabarit l’avantage ici, et sa forme est excellente. Le 3e de Milan-San Remo peut aussi sprinter. Autre gros moteur : Stefan Küng (Groupama-FDJ) pourrait de nouveau une offensive au long court. De plus, Paris-Roubaix est bien la seule course au calendrier où un outsider peut briller. Dès lors, des Davide Ballerini et Mike Teunissen (Astana), Ivan Garcia Cortina (Movistar), les frères Van Dijke, Jordi Meeus (Red-Bull Bora-Hansgrohe), Alexander Kristoff, Soren Wærenskjold (Uno-X) ou encore le récent vainqueur du Grand Prix de l’Escaut Tim Merlier (Soudal-Quick Step) seront à surveiller.
Car dans cette course unique, les pavés d’aujourd’hui forgent les légendes de demain. Et avec Tadej Pogacar dans la course, même l’impossible devient envisageable.