C’est indéniablement la belle histoire de ce Roland Garros 2025 : 361e joueuse mondiale et invitée pour sa première participation au Grand Chelem parisien, Loïs Boisson s’est hissée jusqu’en demi-finale. Un parcours à classer parmi les plus grands exploits du tennis français.
« Je pense que ce n’est pas un « one shot ». C’est mon jeu, j’ai toujours joué comme ça.. » Loïs Boisson avait beau tenter de minimiser l’ampleur de son accomplissement dans les colonnes de L’Equipe quelques jours après sa demi-finale perdue contre Coco Gauff, l’exploit est de taille. Et pour cause, la Dijonnaise n’est que la cinquième Française à atteindre ce stade de la compétition dans l’ère Open, la première depuis Marion Bartoli en 2011. Surtout, voir la 361e joueuse mondiale, invitée pour sa première apparition dans le tableau principal un an après s’être rompu les ligaments croisés juste avant de découvrir la terre battue parisienne est une immense surprise. Parmi les plus grandes de l’histoire du tennis français.
Gracheva, Razzano, Mladenovic : la WTA en folie
En 2024 déjà, le public français s’était enthousiasmé pour Varvara Gracheva, naturalisée française deux ans plus tôt et qui se hissait jusqu’au troisième tour porte d’Auteuil. Déjà une sacrée performance au sein d’un tennis féminin tricolore en difficulté depuis de longues années. La dernière à avoir fait autant vibrer le public parisien ? Certainement Kristina Mladenovic, quart de finaliste en 2017. Trois ans auparavant déjà, celle qui n’a alors que 21 ans s’offre une combat épique contre la Chinoise Li Na, deuxième du classement WTA. L’épopée s’arrêtera au troisième tour pour « Kiki », mais pas de quoi altérer la beauté du moment.
Pour marquer les eswtaprits dans un premier tour épique, Virginie Razzano connaît également la recette. En 2012, cette dernière vient à bout de Serena Williams après plus de trois heures de combat, concluant l’exploit sur sa huitième balle de match. Malheureusement, la 111e joueuse mondiale n’ira pas plus loin que le second tour, condamnant sa prestation à entrer dans les exploits sans lendemain, comme tant d’autres avant elle.
Loïs Boisson dans la lignée de Clément, Pouille, Mutis : les jours de gloire
Si avec des victoires successives contre Elise Mertens, Jessica Pegula et Mirra Andreeva notamment Loïs Boisson s’est offert une quinzaine folle, d’autres avant elle se sont contenté d’un état de grâce de quelques heures, le temps d’un match. En 2001, c’est du côté de l’US Open qu’il faut regarder pour voir Arnaud Clément faire tomber André Agassi en trois sets secs au deuxième tour. Un match qui reste encore à ce jour la dernière victoire tricolore contre un numéro 1 mondial en Grand Chelem.
Quinze ans plus tard, c’est encore à New York que la France brille. Dans le costume du héros on retrouve cette fois Lucas Pouille, et dans celui du cador déchu un certain Rafael Nadal, pour l’une de ses rares défaites contre un joueur hexagonal. Sur terre battue, la surface qui l’a fait roi, l’Espagnol n’en compte même qu’une seule. C’était à Palerme, contre un certain Olivier Mutis, entré dans l’histoire à sa manière malgré une modeste 71e place comme meilleur classement ATP en carrière. « À l’époque, il y avait quand même quelque chose à faire sur le revers de Nadal et sur ses deuxièmes balles, débriefait-il en 2015 pour L’Equipe. Un an après, ce n’était pas la même chose. Il était devenu impressionnant. »
Roger-Vasselin, Pioline, Tsonga : folles épopées dans les tableau ATP
Pour autant, voir Loïs Boisson s’inviter dans le dernier carré à la surprise générale n’est pas non plus une première. En 1983, année dorée pour le tennis français à Roland Garros, Christophe Roger-Vasselin (père d’Edouard) s’incruste dans le dernier carré en écartant au passage le n°1 Jimmy Connors, avant de perdre contre… le futur vainqueur Yannick Noah. Voir Cédric Pioline atteindre les finales de l’US Open en 1993 et de Wimbledon en 1997 constitue une moins grande surprise au vu de son statut, mais cela n’enlève rien à la performance.
De quoi lui valoir une place parmi les six Français finaliste d’un Grand Chelem. Le plus récent d’entre eux n’est autre que Jo-Wilfried Tsonga. Du haut de ses 22 ans, le Manceau se permet d’envoyer Nadal au tapis lors de l’Open d’Australie 2008 pour s’offrir une finale de jeunes loups contre un certain Novak Djokovic. Si les deux hommes n’ont pas connu le même destin, voir Loïs Boisson s’en inspirer pour tracer sa route dans les années à venir serait une magnifique nouvelle pour le tennis français.