Que faut-il pour diriger un grand club de football ?
Que faut-il pour diriger un grand club de football ?

Que faut-il pour diriger un grand club de football ?

Cet été, plusieurs changements ont eu lieu à la tête des clubs de l’élite européenne, comme le retour de Carlo Ancelotti au Real Madrid et l’arrivée de Julian Nagelsmann au Bayern Munich, mais comment prédire les recrutements qui seront fructueux ?

Pour répondre à cette question, nous avons examiné toutes les nominations à la tête d’une grande équipe européenne au cours de la dernière décennie et nous avons analysé les points communs entre les meilleurs managers de football.

Nous avons défini une équipe de premier plan comme une équipe ayant atteint au moins cinq fois les quarts de finale de la Ligue des champions et évoluant dans l’un des « cinq grands » championnats européens.

Cela nous donne un total de 72 règnes à analyser, le succès de chacun étant jugé en fonction de ses performances en championnat et en coupe par rapport à la moyenne à long terme du club.

Par exemple, un manager peut être considéré comme une réussite à Lyon, mais les mêmes résultats peuvent ne pas suffire à franchir la barre d’un club plus riche comme Chelsea.

Nous avons également exclu les périodes actuelles qui sont encore trop récentes pour être jugées équitablement.

Les managers s’en sortent mieux à la quarantaine

Si Julian Nagelsmann veut réussir son passage au Bayern, champion d’Allemagne, il devra faire beaucoup mieux que la moyenne des trentenaires.

La plupart des managers de moins de 40 ans qui ont pris les rênes d’une équipe européenne de haut niveau au cours des dix dernières saisons n’ont pas honoré la confiance du conseil d’administration.

Par exemple, Andre Villas-Boas a connu des difficultés à Chelsea et le bref passage de Clarence Seedorf à Milan est très vite oublié.

Les nouveaux managers d’une quarantaine d’années, et plus particulièrement ceux qui approchent de la cinquantaine, ont généralement donné les meilleurs résultats, puisque plus de la moitié d’entre eux a réussi à mener leur club au succès.

Les vainqueurs de la Premier League Pep Guardiola et Jurgen Klopp sont des exemples récents de nominations inspirées dans cette tranche d’âge.

Les joueurs légendaires inspirent le respect

Il y a une part d’optimisme à penser qu’un joueur qui a excellé sur le terrain peut transmettre cette mentalité de gagnant à d’autres après sa retraite et devenir lui aussi un dirigeant de haut niveau. Cette logique s’est souvent avérée payante.

Les patrons qui ont eu une brillante carrière de joueur ont eu tendance à mieux s’en sortir que ceux qui ont eu moins de succès, comme en témoigne l’exemple récent de Zinedine Zidane au Real Madrid, qui a remporté de nombreux trophées.

La « connaissance du championnat » est surfaite

Les journalistes et les experts discutent souvent de la question de savoir si le nouveau manager « connaît le championnat ».

L’expérience de la division en tant que joueur ou responsable d’un autre club semble être un avantage, mais l’histoire récente suggère que ce n’est pas le cas.

Les nouveaux managers qui n’ont jamais joué ou dirigé un club dans le même championnat ont réussi dans plus de la moitié des cas, ce qui est plus que ce que l’on peut dire de ceux qui ont une expérience passée.

Par exemple, Leonardo et Vincenzo Montella ont tous deux tenu une seule saison dans l’un des clubs de Milan, bien qu’ils aient joué et dirigé en Serie A auparavant.

En revanche, des nominations telles que celle de Manuel Pellegrini à Manchester City et celle d’Antonio Conte à Chelsea ont permis de remporter des titres de champion malgré le fait que les nouveaux entraîneurs n’avaient aucune expérience du football anglais.

L’expérience fait tout

Indépendamment de l’âge du manager, de sa carrière de joueur ou de l’endroit où il a travaillé auparavant, les données suggèrent qu’une certaine expérience préalable à la tête d’un club de football est nécessaire.

Ceux qui ont fait leurs premiers pas dans le management à la tête d’un géant européen ont presque toujours échoué.

Les débuts décevants d’Andrea Pirlo à la Juventus, qui ont mis fin à une série de neuf titres consécutifs en Serie A, et le passage désastreux de Thierry Henry à Monaco illustrent parfaitement pourquoi la nomination d’un manager débutant est un risque énorme.

Ceux qui ont déjà occupé trois à six postes de direction ou qui ont six à dix ans d’expérience en tant qu’entraîneur principal sont ceux qui s’en sortent le mieux, en menant leurs nouveaux clubs au succès dans près de deux tiers des cas.

C’est peut-être un cliché, mais le fait d’avoir déjà remporté un trophée majeur est également lié à la capacité d’en acquérir d’autres.

Alors qu’un peu plus d’un quart des managers n’ayant jamais remporté de trophée majeur ont réussi dans leur nouveau poste, ceux qui en avaient trois à cinq à leur actif l’ont emporté dans deux tiers des cas.

Un lien avec le club peut compenser

Si vous ne parvenez pas à attirer l’un des meilleurs managers de football ayant déjà remporté des trophées, un ancien employé du club est une meilleure option qu’un inconnu.

Les managers sans trophée qui avaient déjà fait partie du personnel du club ont réussi deux fois plus souvent que ceux qui n’avaient aucun lien avec leur nouvel employeur.

L’ancien Barcelonais Luis Enrique avait une armoire à trophées vide avant sa nomination à la tête des Catalans, mais il a quitté le club avec deux titres de champion, trois Copa del Reys et une victoire en Ligue des champions à son actif.

Hansi Flick a récemment suivi un chemin très similaire après son retour au Bayern Munich, remportant à la fois la Bundesliga et la Ligue des champions dès sa première tentative.

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