Coupe du monde des clubs : Quel bilan tirer de ce nouveau format après le sacre de Chelsea ?
Coupe du monde des clubs : Quel bilan tirer de ce nouveau format après le sacre de Chelsea ?

Coupe du monde des clubs : Quel bilan tirer de ce nouveau format après le sacre de Chelsea ?

La nouvelle Coupe du monde des clubs s’est achevée par le sacre de Chelsea le 13 juillet. Un tournoi parfaitement réussi si l’on en croît Gianni Infantino, mais le président de la FIFA a la fâcheuse tendance de tourner les choses à son avantage…

Un mois de compétition, 32 clubs du monde entier et à l’arrivée, un grand vainqueur : Chelsea. Les Blues ont remporté la nouvelle version de la Coupe du monde des clubs dimanche 13 juillet en triomphant du Paris Saint-Germain dans un MetLife Stadium bien garni (3-0). Une conclusion surprenante, mais pas pour déplaire à Gianni Infantino. Le président de la FIFA, grand défenseur de la compétition, est persuadé d’avoir posé les jalons d’un tournoi incontournable.

La Coupe du monde des clubs aux deux milliards

« L’âge d’or du football de clubs mondial a commencé, assurait Infantino à New York la veille de la finale. Nous pouvons affirmer que cette Coupe du monde des clubs a été un succès absolument retentissant à tous points de vue. » Particulièrement sur le plan financier, ce à quoi la FIFA est particulièrement attentive. « Nous avons généré presque 2,1 milliards de dollars de recettes, se félicite-t-il. Aucune autre compétition interclubs dans le monde aujourd’hui ne s’approche de près ou de loin d’une valeur de 33 millions par match. »

Le président de la FIFA avait justement mis en avant le business model du tournoi, y compris pour les clubs : environ 850 millions d’euros leur ont été distribués, dont quelque 120 millions pour le champion, Chelsea. Tout le monde s’y retrouve, donc, sur cet aspect. Citant aussi le « contrat révolutionnaire » conclu avec DAZN « pour que chaque seconde de chaque match soit retransmise aux quatre coins de la planète gratuitement », et des innovations comme le port de caméras par les arbitres, Infantino estime que ce Mondial est déjà « la compétition de clubs la plus réussie au monde ». Rien que ça.

Le verre à moitié vide – ou à moitié plein – de l’affluence

Le bilan est moins clair sur l’affluence dans les stades. Presque un tiers des matchs de la première phase (14 sur 48) se sont joués devant moins de 20 000 spectateurs. Ils n’étaient que 8 000 pour Dortmund-Ulsan, 5 200 pour Pachuca-Salzbourg, et le fond a été atteint à Orlando pour Ulsan-Mamelodi Sundowns, devant seulement 3 400 personnes.

Mais comme souvent, Gianni Infantino a réponse à tout. Près de 2,5 millions de spectateurs se sont rendus dans les stades, « ce qui représente environ 40 000 personnes par match », souligne-t-il. « Aucun championnat au monde, à l’exception de la Premier League, n’enregistre une telle moyenne. » Il n’empêche que le public ne s’est pas rué sur cette Coupe du monde des clubs, la FIFA ayant même dû casser les prix des billets et replacer des spectateurs dans les angles des caméras pour sauver la face sur certains matchs.

La compétition de trop ?

Impossible de dresser un bilan complet du tournoi sans se mettre à la place des principaux acteurs : les joueurs. Ce Mondial des clubs leur a imposé entre trois et sept matchs de plus dans des conditions de chaleur éprouvantes, au bout d’une saison déjà éreintante. Tout ça alors que l’été 2024 a déjà été rythmé par l’Euro et la Copa América, et que l’été prochain sera dédié à la Coupe du monde 2026. « La Coupe du monde des clubs est la pire idée jamais mise en œuvre dans le football, balance Jürgen Klopp au Welt am Sonntag. Il n’y a pas de véritable récupération pour les joueurs concernés, ni physiquement, ni mentalement. Cela ne peut pas continuer ainsi. »

Un exemple parmi d’autres : Bradley Barcola termine la saison avec 73 matchs au compteur, club et sélection confondus. Beaucoup trop pour ne pas tirer la sonnette d’alarme. Néanmoins, Gianni Infantino y restera probablement sourd, davantage préoccupé par les indicateurs financiers. Surtout que plusieurs pays, dont le Brésil, le Qatar, le Maroc et l’Espagne, ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour organiser la prochaine édition en 2029.

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